Je cuisine depuis l’âge de huit ans. C’est un souvenir qui reste gravé en moi : mon petit frère avait faim, et j’ai décidé de lui préparer des frites avec des œufs. Un geste simple, enfantin, mais qui m’a fait comprendre que la cuisine, ce n’est pas seulement nourrir, c’est prendre soin, protéger, partager. Depuis ce jour-là, j’ai toujours gardé cette conviction : un plat n’a de valeur que s’il est préparé avec l’envie de donner aux autres.

Mon parcours m’a d’abord conduit en salle, où j’ai travaillé pendant vingt ans. J’y ai appris l’art du service, en gravissant chaque étape avec patience et exigence : commis, serveur, chef de rang, maître d’hôtel, puis directeur de salle. Ces années m’ont appris bien plus que des techniques : elles m’ont montré l’importance d’écouter, de comprendre et de créer du lien. Car au fond, la restauration, ce sont avant tout des rencontres.

Mais la cuisine m’accompagnait déjà depuis l’enfance. Même lorsque j’étais maître d’hôtel, je passais derrière les fourneaux, à la fois pour valoriser mes collègues cuisiniers et parce que je ne pouvais pas résister au plaisir de cuisiner. Il y a douze ans, j’ai franchi le pas : je suis devenu chef, toujours en autonomie ou en responsabilité, fidèle à ce qui m’anime depuis toujours.

Aujourd’hui, mes principes sont clairs et indétrônables :

• La cuisine, c’est le partage, et pour bien cuisiner, il faut aimer les autres.
• Je ne cuisine que du fait maison, sans raccourci ni compromis.
• Enfin, je suis scrupuleux sur la santé publique : ce que je sers à mes clients, je dois pouvoir le donner à mes propres enfants.

Chaque plat que je prépare est guidé par cette histoire, ces expériences et ces valeurs. Et si je continue, après plus de trente ans, à cuisiner avec la même passion, c’est parce que je sais qu’au-delà des recettes, ce que je transmets dans une assiette, c’est une part de moi.